Page 28 - Ryadh_Salihin

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Livre des (J?Uvres du c(J?Ur
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Tandis que je deambulais dans les rues commen;antes de Medine, voila qu'un Nabateen
du pays de Sham - de ceux venus vendre des vivres - s'ecria : "Qui peut me conduire
jusqu'a Ka'b ibn Malik
?"
Des gens se mirent a me designer jusqu'a ce qu'il vInt a moi
et il me donna une lettre de la part du roi de Ghassan. Je la Ius, voici son contenu :
"Nous avons appris que ton compagnon (Ie Prophete) s'est detourne de toi. Mais Dieu
ne
t'
a pas voue a une condition humiliante et ne te lesera pas de tes droits. Rejoins­
nous, nous te consolerons." Ayant acheve de la lire, je me dis: "Voila encore rune de
ces epreuves qui m'accablent en ces moments difficiles." Je jetai la lettre dans Ie four a
pain pour la bruler.
Quarante nuits passerent des cinquante imposees et la revelation tardait a venir. Un
emissaire de l'Envoye de Dieu vint me trouver et me dit: "I.:Envoye de Dieu t'or­
donne de te separer de ton epouse." Je demandai alors : "Que dois-je faire
?
Dois-je la
repudier
?"
Il repondit : "Non, evite-Ia et surtout ne }'approche pas." Mes deux com­
pagnons rec;urent Ie meme message. Je dis alors a mon epouse : "Va chez ta famille
et restes-y jusqu'a ce que Dieu prononce son jugement sur cette affaire." I.:epouse de
Hilal ibn Umayya se rendit chez I'Envoye de Dieu
(~)
et lui demanda :
"6
Envoye
de Dieu
1
Hilal est un vieil homme,
il
n'a pas de serviteur, te deplait-il que je Ie serve
?"
Le
Messag~r
repondit: "Non, mais qu'il ne t'approche pas
1"
Elle ajouta: "Par Dieu
!
Il n'a gout a rien et
il
n'a cesse de pleurer depuis que cette affaire a commence." Un de
mes proches me suggera : "Pourquoi ne demandes-tu pas a l'Envoye de Dieu la per­
mission de garder ton epouse aupres de toi pour te servir
?
II a bien permis a la femme
de Hilal de servir son mari." Je repliquai alors : "Je ne demanderai pas cela, comment
pourrais-je connaltre Ia reaction de l'Envoye de Dieu
(~)
a
rna demande, alors que je
suis jeune
?"
Je restai ainsi dix jours, completant alors
a
cinquante Ie nombre de jours ecouies depuis
que l'Envoye de Dieu
(~)
avait interdit que l'on nous adresse Ia parole. Le matin du
cinquantieme jour,
j'
accomplis 1a
ialdt
de I'aube sur Ie toit de notre maison. Puis je
m'assis dans un etat semblable a celui que Dieu a mentionne
a
notre sujet (voir Coran
91118).
Je me sentais a
l'
etroit dans rna propre personne, et
la
terre me paraissait exigue,
toute vaste qu' eIIe fut.
e
est alors que
j'
entendis une voix puissante crier du mont Sal' :
"6
Ka'b
!
Rejouis­
toi
!"
Je tombai aussit6t en prosternation car je sus que l'heure de la delivrance etait
venue. Apres la
ialdt
de
l'
aube, Ie Prophete
(~)
avait en effet annonce que Dieu avait
enfin agree notre repentir. Les gens coururent vers nous pour nous annoncer la bonne
nouvelle. Deux hommes partirent pour en informer mes deux compagnons, et un troi­
sieme se lan<;a dans rna direction au galop de son cheval. Un homme de la tribu de
Aslam gagnait a pied Ie sommet du mont Sal'. J'entendis sa voix avant que Ie cavalier
ne
m'
eut rejoint. Lorsque celui-ci arriva, porteur de la bonne nouvelle, je lui donnai
deux vetements pour Ie remercier. Par Dieu, je n'avais d' autres vetements que ceux que
j'
avais offerts, et je dus en emprunter deux pour me couvrir afin de me rendre aupres
de l'Envoye de Dieu
(~).
Des gens venaient par groupe a rna rencontre, me felicitant de
l'
agrement de mon
repentir par ces mots: "Nous te felicitons de ton repentir agree par Dieu
!"
J' entrai ala