Page 633 - Ryadh_Salihin

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Livre des interdits
Nous reprimes notre route, et nous trouvames un homme renverse sur Ie dos : debout,
a
cote de lui, se tenait un homme muni d'un crochet de fer avec lequel Hlui lacerait
l'une des joues ; illui dechirait fa bouche jusqu'aux vertebres du cou, et lui dechirait Ie·
nez et les yeux egalement jusqu'aux vertebres. Puis,
il
passait de l'autre cote, et faisait
exactement la meme chose sur l'autre flanc.
A
peine un cote dechiquete se reformait-H
pour reprendre sa forme initiale qu'i! [l'homme]
recommen~t
a
faire ce qu'i! avait fait
precedemment. Je
m'
ecriai : "Gloire aDieu! Qui sont ces deux personnages ?" Mais
mes deux compagnons me dirent: "Marche! Marche!"
Nous reprimes notre marche et nous arrivames pres de quelque chose qui ressemblait a
un four - et je crois qui! ajouta - dans lequel on entendait des bruits et des voiX. Nous
regardames dans ce four, et y vlmes des hommes et des femmes nus
j
des flammes jaillis­
saient sous eux de tous cotes, et quand ces flammes les atteignaient, Us poussaient des
cris. Je demandai: "Qui sont ces gens-Ia?" "Marche! Marche !", me repondirent mes
deux compagnons.
Nous nous remimes en marche et nous arrivames a un fleuve - et je crois qu'il ajouta
que ce fleuve etait rouge comme Ie sang. Dans ce fleuve, un homme nageait et, sur
la berge, se tenait un autre homme qui avait amasse une grande quantite de pierres.
L'homme, apres avoir nage un certain temps, se rapprochait de celui qui avait amasse
un monceau depierres, et ce dernier lui ouvrait la bouche et lui faisait avaler des pierres.
Je demandai encore: "Qui sont ces deux personnages?" "Marche! Marche !", me
dit-on toujours.
Nous nous eloignames pour rejoindre un homme a
l'
aspect fort desagreable.
C'
etait un
homme si repoussant que personne n'en avait jamais vu de semblable. Aupres de lui
s'elevait un feu qu'il attisait et autour duquel
il
s'activait. Je m'ecriai : "Qu'est-ce que
cela
?"
Mais mes deux compagnons me dirent : "Marche
!
Marche
!"
Nous poursuivimes notre route et arrivames dans un jardin a la vegetation luxuriante,
rempli de toutes les fleurs du printemps. Au milieu du jardin se tenait un homme a la
taille si elevee que je pouvais
a
peine apercevoir sa tete tant elle etait haute dans Ie ciel.
Autour de lui evoluait une foule d'enfants telle que je n'en avais jamais vue d'aussi grande.
Je demandai: "Qui sont ces personnages?" - "Marche! Marche
!",
me repondit-on.
Nous marchames de nouveau et parvinmes a un immense jardin ; jamais je
n'
avais
vu de jardin aussi grand ni aussi beau. "Grimpe dans ces arbres, me dirent mes deux
compagnons." Nous grimpames au milieu des arbres pour arriver dans une ville faite
de briques d'or et d'argent. Arrives a la porte de la ville, nous demandames qu'on nous
ouvre la porte, et on nous ouvrit. Nous entrames et renconttames des hommes dont la
moitie du corps ctait la plus belle qu'on put voir et l'autre moitic aussi laide qu'on put
l'imaginer. Mes deux compagnons dirent aces hommes : "Allez donc vous jeter dans ce
fleuve !" Ce fleuve, qui coulait en travers devant nous, avait une eau d'une blancheur
immaculee. Les hommes s'y rendirent et revinrent vers nous completement debarrasses
de leur partie laide. Ils etaient devenus des hommes tres beaux.
"Ceci, me dirent mes compagnons, c'est Ie jardin d'Eden, et void ta place!" Alors,
levant les yeux,
j'
aperc;:us un palais pareil a une nuee blanche. "Voila ta demeure, me